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François Duprat

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François Duprat Empty François Duprat

Message  Admin Mer 9 Mar - 14:38

François Duprat,
une référence politique indémodée


Idéologue des néofascistes et autres néonazis négationnistes européens, François Duprat (1941-1978) devient dans les années 1970 le «numéro deux» du Front national français de Jean-Marie Le Pen, mais aussi le leader de son courant radical. Vingt ans après son assassinat, il est toujours vénéré par l'extrême droite, belge comprise....


A gauche, l'affiche d'hommage du Front national français à son chef. A droite, « In memoriam » souvenir publié en 2006 dans une revue nationaliste française également héritière du «dupratisme» / Document : RésistanceS-Observatoire de l'extrême droite.


Venant de l'extrême gauche trotskiste, François Duprat sera, de la fin des années 1950 à la fin des années 1978, de quasi toutes les expériences politiques de l'extrême droite française. Il collabora ou milita – comme militant d'abord et surtout comme dirigeant et théoricien ensuite - dans la plupart des organisations nationalistes, néonazies, négationnistes, antisémites et racistes de référence : mouvement Jeune Nation (1957), Parti nationaliste (1958), Fédération des étudiants nationalistes (1960), Europe-Action (même époque), mouvance de soutien à l'Organisation armée secrète (OAS, mouvement terroriste de défense de l'Algérie française dans les années 1960), publication «Défense de l'Occident» (dès 1967), mouvement Occident (1968), Ordre nouveau (1972), journal «Rivarol» (même décennie), Front national (1972), journal «Combat européen» (1973), Fédération d'action nationale européenne (Fane, 1974)...

François Duprat s'est aussi doté, dans les années 1970, de ses propres structures militantes : les Groupes nationalistes-révolutionnaires de base (GNR), ainsi que de diverses publications : «Les Cahiers européen», la «Revue d'histoire du fascisme».... Fort de ce curriculum vitae, il devient, au début des années 1970, l’un des piliers du mouvement Ordre nouveau, à la base de la création en 1972 du Front national français. Duprat fait partie des véritables fondateurs du FN qui choisiront l'ex-parlementaire poujadiste Jean-Marie Le Pen pour le présider. Les «lettres de noblesse» de Duprat le propulsent à la direction du Front. Véritable «numéro deux» (après Le Pen), Duprat a été l'artisan de la structuration et du développement du FN en véritable parti politique extrêmement bien structuré (1). L’ancienne formation léniniste-trotskiste (experte en la matière) de Duprat aurait-elle ainsi porté ses fruits ? Sans doute que oui...

«Dans les années 1970, le FN apprend à se doter d'une organisation sans faille. Il doit sa discipline interne à l'intelligence politique d'un de ses principaux dirigeants, François Duprat. Personnage haut en couleur, Duprat anime au sein du Front la principale tendance néofasciste. Redoutable stratège, il rêve de créer, à terme, un véritable parti fasciste».

Christophe Bourseiller
Auteur du livre «Les ennemis du système – Enquête sur les mouvements extrémistes en France» (éditions Robert Laffont, Paris, 1989).



Les «dupratistes» belges
L'influence des idées et du charisme du désormais leader-dirigeant du Front national va également essaimer à l'étranger. François Duprat se rend en Espagne. Il y rencontre des «réfugiés politiques» de l'OAS impliqués dans le «terrorisme noir», mais aussi le nazi belge Léon Degrelle. En Belgique, plusieurs organisations d'extrême droite eurent des liens étroits avec François Duprat. Une édition belge de ses «Cahiers européens» apparait en 1977. C'est alors un réseau national-catholique intégriste néonazi qui se charge de la réalisation des «Cahiers européens-Belgique». Ce réseau était proche du «Nouvel Europe magazine» (Nem), le journal de la droite radicale belge francophone de l'époque, et du «Bulletin indépendant d'information catholique» (Bidic), à la base de la branche belge de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (mouvement catholique intégriste opposé au Vatican). La signature de l'un des rédacteurs des «Cahiers européens-Belgique» réapparaîtra bien plus tard, au milieu des années 1990, dans le journal «Polémique-hebdo», dont le fondateur, Alain Escada, est aujourd'hui encore un proche politique d'Hervé Van Laethem, un «dupratiste» belge exemplatif.


Le dirigeant néonazi français François Duprat dirigeait le journal les «Cahiers européens». En 1977, une édition belge allait paraître à l'initiative d'une mouvance national-catholique néonazie / Document : RésistanceS-Observatoire de l'extrême droite.


Qui a tué Duprat ?
Le 18 mars 1978, François Duprat trouve la mort dans un attentat à la bombe. Pour l'extrême droite, les coupables sont alors tout désignés : les militants d'une inexistante organisation juive révolutionnaire. En réalité, il serait question d'un règlement de compte interne, orchestrée par une tendance adversaire de celle de Duprat au sein du Front national (celle des «solidaristes»). Une autre piste évoque par ailleurs la main d'un service secret français. François Duprat - qui voyageait beaucoup à l'étranger - aurait été un agent de l'un d'eux. Sa disparition violente reste aujourd’hui l'une des grandes énigmes de l'histoire criminelle française.

C'est sous le rituel traditionaliste que les obsèques de François Duprat ont lieu à l'Eglise Saint-Nicolas-du-Chardonnet (2), le fief parisien de la Fraternité sacerdotale Saint Pie-X (FSSPX, déjà citée plus haut dans cet article). Rien d'étonnant à cela : ce courant catholique est clairement ancré à l'extrême droite de la droite ultra. Dans sa presse ou ses messes, la FSSPX se réfère aussi à l'héritage politique fasciste de la France. Comme Duprat. Quant à l'éloge funèbre publié en avril 1978 dans «Le National», le journal de l'époque du Front national, il est clairement fait référence à son combat négationniste contre les «tabous hérités du second conflit mondial». Il est vrai que Duprat fut aussi un des principaux propagandistes de la négation des crimes de guerre et du génocide des Juifs commis par les nazis en Europe durant la Guerre 39-45.

Aujourd'hui encore, en France comme en Belgique, le souvenir de ce dirigeant néonazi et négationniste est pourtant évoqué. De manière inconditionnelle !

Manuel Abramowicz


En Belgique, dans les années 1980, le Parti des forces nouvelles (PFN), d'obédience néonazie, rassemblait plusieurs «dupratistes» belges. Plusieurs de ceux-ci rejoindront, en 1989 puis en 1991, le Front national de Daniel Féret ou le Vlaams Blok/Belang / Document : RésistanceS-Observatoire de l'extrême droite.


Notes :
(1) La plupart des informations sur le passé politique de François Duprat proviennent des livres suivants : «Les droites nationales et radicales en France» de Jean-Yves Camus et René Monzat (éditions Presse universitaires de Lyon, 1992), «Les néo-nazis» de Jean-Marc Théolleyre (éditions Messidor/Temps Actuels, Paris, 1982) et «Les ennemis du système – Enquête sur les mouvements extrémistes en France» de Christophe Bourseiller (éditions Robert Laffont, Paris, 1989).
(2) Dans la même église parisienne de la Fraternité sacerdotale Saint Pie-X, d'autres messes furent et seront célébrées à la mémoire d'autres personnalités fascistes et néofascistes : l'«écrivain fasciste» (sic) et négationniste Maurice Bardèche, l'antisémite Henri Coston, l'ex-milicien nazi Paul Touvier... et le 30 novembre de l'année dernière en l'honneur du fasciste espagnol José Antonio Primo de Rivera.


Le mouvement d'extrême droite belge Nation s'inspire toujours de nos jours de l'héritage du français François Duprat, chef néonazi dans les années 1970. Comme le montre ici une page de son site Internet captée en mars 2008 / Document : RésistanceS-Observatoire de l'extrême droite.

« François Duprat, un des nôtres »


C'est en ces termes que le président de l'asbl belge Mouvement Nation, Hervé Van Laethem, a rendu hommage le 18 mars 2004 au dirigeant néofasciste François Duprat à l'occasion du 26e anniversaire de son assassinat. Un homme qui avait osé dénoncer, selon le chef de Nation, «le grand capital apatride et vagabond» (sic : terme historique désignant les Juifs dans la propagande de l'extrême droite). Publié (et toujours en ligne en septembre 2008) sur VoxNR, un site Internet français d'extrême droite, Hervé Van Laethem écrit ce qui suit :

«Au matin du 18 mars 1978, sur une route de Normandie, François Duprat (37 ans) meurt dans l’explosion de son véhicule (...). Cet assassinat sera revendiqué par le « Commando du Souvenir » qui termina son communiqué de revendication par « N’oublions pas Auschwitz !».

A l’occasion du 26è anniversaire de la mort de François Duprat, je pense utile de rappeler qui il fut. Démarche d’autant plus nécessaire à une époque où la mouvance nationaliste a la mémoire particulièrement courte. François Duprat, c’était avant tout un militant de toujours. D’Occident au Front National, en passant par le GUD ou Ordre Nouveau (et j’en oublie), on voyait toujours Duprat là où les choses se passaient.

Mais François Duprat était aussi un idéologue, on peut d’ailleurs le considérer comme le théoricien principal du nationalisme révolutionnaire moderne. Et à l’instant où les nationalistes recommencent à se diviser sur le fait de déterminer qui ''est l’ennemi principal ou secondaire'', les positions avant-gardistes de Duprat doivent nous faire réfléchir.

Activiste anti-gauchiste de premier plan, il est aussi un de ceux qui poussent, dans les années 70, le FN à se positionner contre l’immigration. En effet, à l’époque, le problème de l’immigration, déjà bien réel, ne se posait pas avec autant d’acuité, et certains au sein de la droite nationale, par réflexe colonialiste, ne trouvaient pas utiles de rejeter les populations originaires des anciennes colonies françaises. Duprat, avant tout le monde, dénonçait les risques que faisait peser l’immigration sur l’identité des peuples européens. On peut donc lui reprocher des choses mais certainement pas de ne pas avoir vu clair tôt assez.

Mais ce qui était remarquable chez Duprat, c’était cette capacité d’analyser les phénomènes de société et d’en analyser les causes profondes. Et pour lui, dénoncer l’immigration n’était pas suffisant, il voulait aussi dénoncer les forces qui l’avaient provoquée. Et il n’hésitait pas à les désigner comme étant les forces de l’argent cosmopolite : le grand capital apatride et vagabond... Il avait démonté les rouages d’un mécanisme qui avait des buts divers : main d’œuvre à bon marché, métissage des peuples, destruction des spécificités nationales et de l’esprit potentiel de résistance qui en découle, préparation au mondialisme, etc...

Et si Duprat avait bien conscience de l’intérêt d’une grande force politique électorale comme le Front National auquel il participait avec les Groupes Nationalistes Révolutionnaires en tant que ''tendance'', il n’en négligeait pas la formation de cadres révolutionnaires. Sa formation d’historien et les nombreux ouvrages de référence dont il fut l’auteur l’aidèrent beaucoup dans cette tâche.

On peut se demander où en serait la mouvance nationaliste en France et en Europe, s’il n’avait pas été assassiné. Et c’est d’ailleurs sans doute car ses assassins connaissaient sa valeur qu’ils avaient décidé de l’éliminer lui et non pas des gens plus médiatiquement connus.

Car il est indispensable de se le rappeler :
François Duprat était un des nôtres et il fut assassiné pour cela. François Duprat était un des nôtres et sans lui, nos idées seraient toujours figées dans des schémas dépassés. François Duprat était un des nôtres et ses assassins ne sont pas de la racaille de banlieue, mais bien ceux auxquels certains de notre camp essaient de faire aujourd’hui les yeux doux.

Mais nous voulons avoir la mémoire longue et la dent dure. Et nous n’oublions pas qui fut Duprat : anti-impérialiste mais aussi pionnier de la lutte contre l’immigration. Et nous n’oublions pas non plus qui l’a assassiné ni pourquoi.

Une chose est sûre, en tous les cas : il aura fait école ! Notre existence et notre conception du monde en sont la preuve ».

A l'occasion du trentième anniversaire, le 18 mars de cette année, l'hommage inconditionnel qui sera rendu une nouvelle fois au promoteur «numéro un» du négationnisme en France sur le site du mouvement Nation se terminait par : «Nous n'oublions pas ! Nous ne pardonnons pas !».


Extrait de l'hommage, rendu en mars 2004, au néonazi français du président de l'asbl belge Nation sur le site VoxNR. En 2008 : François Duprat reste un modèle politique pour le mouvement Nation...


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