LA BOITE A OUTILS ANTIFASCISTE
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le "racisme anti-blancs"

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Message  Admin Mar 2 Aoû - 11:01


http://luftmenschen.over-blog.com/article-racisme-anti-blanc-qui-sont-les-vraies-victimes-64718928.html

"racisme anti-blanc" : qui sont les vraies victimes ?

à l'envers-copie-1Pour les fascistes, une manière de neutraliser la lutte antiraciste, est de se la réapproprier en confondant les genres et les rôles. Un confusionnisme bien usé par certains antisémites, comme Alain Soral ou Dieudonné quiprétendent ainsi au titre d’anti-nazi. Usé aussi par l’extrême droite « identitaire » dont une des motivations serait de lutter contre « le racisme anti-blanc. »



A l’horizon de cette année 2011, concrétisation de l’offensive culturelle fasciste oblige, le procédé n’est plus l’apanage des groupuscules. Un avocat a ainsi été mis en examen sous le chef d’incitation à la haine raciale pour avoir déclaré que son client, d’origine immigrée était condamné d’avance dans la mesure ou le jury d’Assises ne comportait aucune personne issue de l’immigration.





En juin de l’année dernière, le MRAP 66, antenne locale d’une organisation reconnue d’utilité publique a pour la première fois proposé à des personnes victimes d’une agression de les défendre au nom de la lutte contre le racisme « anti-blanc ».



Une syndicaliste martiniquaise fait actuellement l’objet de poursuites pour « incitation à la haine raciale » pour la reprise d’un slogan partagé par les acteurs du mouvement de classe, survenu aux Antilles en 2009, et visant les beke, non pas pour leur « race », mais pour leur position sociale



Il y a encore quelques années, pas mal de politiques étaient déjà d’accord pour lier « délinquance » et « étrangers », mais rechignaient à le faire sans périphrases. Puis, la droite réactionnaire a renchéri sur l’extrême droite, avant d’être suivie par une bonne partie de la gauche social-démocrate.

Mais depuis quelques temps, si ce sont toujours les mêmes faits divers qui sont mis en exergue pour ne pas parler de l’insécurité sociale, les immigrés et leurs descendants ne sont plus accusés seulement d’être des barbares sans humanité, ni capacité de réflexion. De plus en plus souvent, l’accusation de « racisme anti Blancs » revient comme motivation principale de ceux qui seraient les « voleurs de I Phone », les « violeurs », les « agresseurs sans cause », etc, etc…
De quels « blancs » parle-t-on se demandera toute personne qui ne voit pas le monde et le marché de son quartier avec les yeux de Manuel Valls, pour qui un arabe à la peau plus claire que la sienne n’est pas de ces « Blancs » qui , parait-il, font cruellement défaut à la jolie bourgade d’Evry ?



La réponse est bien sûr évidente pour qui se rappelle l’origine de la notion de « racisme anti-blanc », inventée par l’extrême droite dans les années 90. Les « Blancs » ce sont les franco-français avec une carte d’électeur, que le Front National espère bien conquérir en leur faisant peur avec le "péril immigré".

Ce qui est présumé et dénoncé, c’est bien cela, un racisme « anti Français ». Mais l’extrême droite a très bien vu depuis le début le problème de cette dénomination, à la fois trop vague et trop précise.



Trop vague, parce que parmi les accusés de ce prétendu « racisme », il y a une majorité de Français au sens strict et matériel du terme, des gens avec la nationalité tout simplement. Accuser une partie de ces « Français » de « racisme anti-Français » fait immédiatement ressortir la réalité : c’est celui qui accuse l’autre de racisme qui l’est, puisqu’il rejette sur des critères ethniques ou culturels une partie de la population.



Trop précis, aussi, parce que le sentiment « anti Français » est quelque chose d’assez communément partagé en France, pour diverses raisons.



Le 6 mai 2007, par exemple, il s’est trouvé un paquet de gens devant leur télé, pour haïr férocement et provisoirement ce « peuple français » qui avait voté pour un candidat ouvertement xénophobe et anti pauvres.



Inversement, par exemple sur le site « fdesouche », dans les cibles principales des commentateurs enfiévrés de haine et de ressentiment, on trouve juste derrière les Algériens, les Français, ces « veaux », ces « dhimmis », ces « naifs « , ces « masochistes », opposés aux membres d’autres peuplades plus nobles et plus farouches, plus conscientes d’être « Blanches » justement : les Serbes ou les Allemands à une certaine époque malheureusement révolue. Des « français » parfois même considérés sur le premier site d'extrême droite comme inférieurs à l’ennemi juré, le « Youpin » et le « Bougnoule » , soudé aux siens et prêt à la guerre de civilisation.



Et puis « Blanc », c’est abstrait, c’est a-historique, c’est pratique.



Même si désormais il est de bon ton de reprocher à quiconque évoque le passé colonial de la France ou sa responsabilité dans la destruction des Juifs d’Europe d’avoir la mémoire trop longue, si l’on exige des minorités opprimées de faire du passé table rase sans garantie aucune sur l’avenir, il n’est pas difficile de comprendre en quoi le sentiment anti-français , même mal dirigé, n’est pas du tout un racisme, mais au pire une réaction inappropriée au racisme et à l’antisémitisme.

C’est en ce sens qu’il ne peut y avoir aucun signe d’égalité tracé entre les communautarismes minoritaires, même lorsqu’ils évoluent vers le fascisme, et l’oppression majoritaire fondée sur des critères racialistes.
La notion piège de « racisme anti Blanc » est une notion qui abolit l’Histoire tout autant que les mensonges négationnistes : elle entend inverser le cours du temps et le déroulement des évènements.



Dans la logique démente des négationnistes, l’extermination des Juifs d’Europe est un mensonge inventé par le nationalisme juif, lequel aurait existé indépendamment de l’oppression millénaire d’une minorité culturelle et religieuse.



De la même manière, imposer le concept de « racisme anti-blanc » évacue immédiatement ce qu’est le racisme concrètement : ses victimes désarmées devant un Etat, ses lois discriminatoires, sa police, sa justice et son potentiel de domination culturelle.



Il évacue pour le présent le fait que celui qui, éventuellement, se ferait traiter de « sale blanc », à l’occasion, ne peut pour autant se comparer à celui qui est un sale Noir de sa naissance à sa mort, de l’école au commissariat en passant par le boulot.

Il évacue pour le passé la cause des guerres d'indépendance nationale menées par les minorités opprimées, qui, effectivement ne furent pas toujours parfaites, et toujours sanglantes. Les colons deviennent des victimes d’une haine sans cause objective, motivée uniquement par la volonté de domination, comme le projet sioniste dans toutes ses composantes, même socialistes et progressistes, est qualifié de « raciste » par les antisémites.
Mais le concept de « racisme anti-blanc » neutralise aussi et surtout la réflexion .Très vite, sous ce vocable, l’imaginaire collectif qui va se créer va englober des phénomènes qui n’ont pas grand-chose à voir.



D’un côté les conséquences de la guerre entre les pauvres entretenue par le système capitaliste, qui ne tient pas seulement par le pouvoir de la bourgeoisie sur le prolétariat, mais aussi sur la délégation de l’oppression : le pouvoir laissé à une partie des prolétaires d’opprimer d’autres prolétaires.



La vie des petits « franco-français » pauvres est effectivement parfois un retournement temporaire des rapports de pouvoir principaux : l’existence du patriarcat ne se réduit pas à la soumission des femmes, elle est également matérialisée par le phénomène viriliste, et l’oppression des hommes qui ne peuvent, temporairement, être les plus forts. Dans ce contexte, là ou plusieurs hommes s’identifient comme des semblables, la chasse à « l’autre » est une activité quasi constituante. Et l’espace d’une soirée, d’un échange de regards dans les transports en commun, « l’autre » peut effectivement être le « franco-français », exactement comme il peut-être celui d’un autre quartier.



Mais ces phénomènes restent une oppression temporaire, pour le franco-français pauvre : son principal souci au quotidien reste bien l’oppression de classe, et le principal obstacle à sa prise de conscience, justement le préjugé raciste, ou plutôt, une tolérance relative dictée par le racisme.



Les sales regards, la moquerie et les coups sont le lot quotidien de tous les jeunes hommes qui ne correspondent pas au modèle viriliste. Mais si le bizutage est le plus souvent accepté comme un rite de passage, que le petit garçon qui se plaint d’être la tête de turc de ses camarades déclenchera le plus souvent l’inquiétude de ses parents « s’il ne réagit pas », les mêmes comportements émanant d’hommes ou de garçons des minorités sera perçu comme inacceptable envers le petit « franco français. »



Les phénomènes englobés sous le terme « racisme anti Blanc » n’ont donc absolument rien de nouveau.
Ce qui ressort, c’est le jeu pervers instauré entre la bourgeoisie culturellement dominante, sa composante fasciste et la bourgeoisie en devenir issue des minorités : la tentative croisée de créer un sujet « Blanc ».



De l’autre côté, les bourgeoisies « indigènes » puisqu’elles se dénomment elle-même ainsi ont tout intérêt à valider elle aussi cette essentialisation : le concept de « Blanc » ou de « souchien » leur va fort bien : elles n’ont naturellement pas l’intention de se lancer dans le « racisme à l’envers », mais par contre, figer l’identité de leur public issu des minorités pour le canaliser fait partie de leurs objectifs.



Le « Blanc » du discours indigène en effet est « le raciste », mais pas seulement : dans la majeure partie des cas, sa caractéristique majeure est l’universalisme progressiste, ou révolutionnaire. Le « Blanc » qui est visé, ce n’est pas l’identitaire de gauche qui essentialise ses « concitoyens », mais souvent toute personne qui critique le sexisme, ou le communautarisme ou la religion en elle-même, au nom de valeurs non identitaires.



Ceci permet en premier lieu de neutraliser les discours minoritaires de classe : ceux qui n’épargnent pas la bourgeoisie réactionnaire issue des minorités, et refusent de se ranger derrière sa bannière, sous prétexte de lutte contre l’oppression raciste. Ceux là sont les traîtres contaminés par la pensée « blanche ». La droite du FLN les appelait « les buveurs d’anisette », leurs héritiers directs Indigènes de la République leur reprochent de « s’intégrer par le jambon ».
Racistes et bourgeoisie minoritaire ont donc un intérêt mutuel à ce qu’émerge une identité « blanche », comme refuge pour les uns, comme fantasme pour les autres.



Seulement, les faits sont tenaces : en France aujourd’hui, il n’est pas de faits qui soient explicables correctement avec la thèse du racisme « anti Blancs ». Et le salmigondis de faits divers le plus souvent relatés par la presse dominante, et de questions abstraites formulées en guise de démonstration par ceux qui prétendent qu’il existe n’a rien de convaincant.

Le plus souvent, une fois les faits disséqués, l’interlocuteur, d’extrême droite ou pas, en reviendra toujours à la bonne vieille question : et pourquoi ça ne pourrait pas exister , dans l’absolu ?

Dans l’absolu, oui : l’esclavage aurait pu être le fait d’hommes Noirs sur des hommes Blancs.

Mais dans le réel, les notions qui pourraient être vraies dans l’absolu sont des créations fascistes irrationnelles propres à empoisonner les débats et à remplir un seul objectif, celui de leurs créateurs : renforcer l’oppression sur les minorités réellement opprimées et entraver l’unification des prolétaires dans leur combat contre la bourgeoisie

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