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Les Identitaires en quête de respectabilité

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Message  Admin Mer 9 Mar - 14:37



Le Bloc identitaire (BI), une organisation d'extrême droite française, pourrait s'allier avec Jacques Bompard, ex-Front national et actuel maire d'Orange du Mouvement pour la France du Vicomte Philippe de Villiers. Sous le label de la «Ligue du Midi», cette alliance fera-t-elle le jeu de l'UMP, le parti de Nicolas Sarkozy ? Les radicaux rentrent-ils dans le rang ? Le Vlaams Belang leur apporte son soutien. Et relâche ainsi ses relations avec le FN de Le Pen. Pour RésistanceS.be, le politologue Jean-Yves Camus détaille les dernières nouvelles de cette recomposition de l'extrême droite de France.




Le 17 octobre prochain, le Bloc identitaire organise une Convention identitaire avec le soutien, notamment, de la Ligue du Nord italienne, du maire MPF d'Orange et le Vlaams Belang.


La nouvelle est désormais officielle : aux élections régionales françaises de mars 2010, le maire d’Orange, Jacques Bompard, ex-dirigeant historique du Front national de Jean-Marie Le Pen, conduira dans la région Provence-Côte d’Azur une liste intitulée Ligue du Midi, en référence à la Ligue du Nord, parti nationaliste nordiste actif en Italie. L’annonce a été faite le 29 septembre dernier à l’Agence France- Presse (AFP) par le directeur de la communication du maire d’Orange, André-Yves Beck, qui est par ailleurs l’adjoint aux finances du maire de Bollène (dans le Vaucluse), Marie-Claude Bompard.

La particularité de la situation est que Jacques Bompard et son épouse sont élus du Mouvement pour la France (MPF) présidé par Philippe de Villiers, et qu’ils sont fort critiques suite au rapprochement récent entre ce dernier et la majorité menée par Nicolas Sarkozy. Tout en restant membre du MPF, Jacques Bompard se présentera donc contre Jean-Marie Le Pen, qui mènera la liste frontiste en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca). Et il le fera avec pour allié le Bloc identitaire, que préside Fabrice Robert, un mouvement qui possède une implantation solide à Nice et dans le reste des Alpes-Maritimes.


Une concurrence pour le Front National
Formellement, le Bloc identitaire doit avaliser cette décision lors de sa Convention nationale des 17 et 18 octobre prochains, qui se tiendra précisément dans le théâtre municipal du Palais des Princes d'Orange. L’événement dépasse le stade de l’anecdotique pour deux raisons.

La première est évidemment le fait que la Ligue du Midi est susceptible de «manger» une partie de l’espace politique frontiste en Paca, région où le FN rassemblait encore plus de 10% des voix aux dernières européennes, en juin dernier. La seconde est que de Villiers, qui après la débâcle électorale du MPF à ces mêmes européennes, cherche à se raccrocher à l’UMP, va devoir choisir rapidement entre suivre la majorité sarkozyste et s’allier avec les Identitaires. Sa situation devient d’autant plus inconfortable que André-Yves Beck a pris soin de préciser à l’AFP que la Ligue du Midi aurait «évidemment le soutien du MPF» et même que celui-ci avait «depuis plus d’un an» donné à Bompard son feu vert pour conduire la liste, en-dehors de l’UMP. Une version immédiatement démentie par Patrick Louis, le secrétaire général du MPF, pour qui la décision n’a pas été avalisée par le bureau national du parti villériste… mais qui ménage toutefois une porte de sortie en ajoutant qu’un soutien ultérieur à Jacques Bompard pourrait bien être décidé.




Filip Dewinter (dirigeant du Vlaams Belang) et Jean-Marie Le Pen (président du Front national). Le VB flamand et le FN français se sont alliés au Parlement européen, il y a déjà vingt ans.




Filip Dewinter (à l'extrême droite), dans son bureau au Parlement flamand, en compagnie en 2007 d'une délégation de la direction du Bloc identitaire. Au mur, une affiche du mouvement français Ordre nouveau. Aujourd'hui, le VB de Dewinter n'est plus en bonnes relations avec le FN. Il semble lui préférer les radicaux du Bloc identitaire.



Nouvel allié français pour le Vlaams Belang
Intéressant du point de vue de la politique française, cette évolution a également des répercussions en Belgique. La plus importante découle du fait que le député européen flamand Frank Vanecke se déplacera en personne à la Convention Identitaire des 17 et 18 octobre prochains à Orange, pour y prendre la parole au nom du Vlaams Belang.

Cette présence signifie que le parti nationaliste flamand voit l’avenir du FN en noir et se cherche un autre allié. La quête de respectabilité du Belang rejoint ici l’évolution du Bloc identitaire, qui s’affirme désormais comme un mouvement populiste principalement préoccupé par la croissance de l’islam en Europe et le caractère désagrégateur du multiculturalisme. Dans les deux formations domine en conséquence le souci de se démarquer de l’antisémitisme et de l’antisionisme. Un changement qui n’a pas échappé à la presse française : «la Semaine de l’Hérault», rendant compte du lancement d’une liste identitaire menée par Richard Roudier dans la région Languedoc-Roussillon (sans le MPF), soulignait ainsi que «la Ligue se rapproche des populistes flamands qui collent des affiches en yiddish afin de prêter main forte aux diamantaires juifs d’Anvers menacés par l’insécurité musulmane».


Le Bloc identitaire quitte Nation
Conséquence annexe : le mouvement Nation, formé en Belgique en 1999 par des dissidents frontistes, et le Bloc identitaire semblent avoir séparés leurs chemins. Depuis plusieurs années, l'organisation d'extrême droite française était le principal partenaire étranger du mouvement belge Nation. Ce dernier prenait d'ailleurs exemple sur les identitaires français pour se développer en Belgique. Désormais, le BI a laissé tombé Nation, singularisé par son hostilité à l'égard du Vlaams Belang. Ses liens avec la Vlaams Huis, un lieu de rendez-vous des identitaires français, bruxellois, wallons et flamands situé à Lille, ont aussi cessé.

La «mouvance identitaire», issue du courant nationaliste-révolutionnaire des années 1970, se divise désormais entre une fraction populiste modérée - conduite par le Bloc identitaire en France qui souhaite se positionner entre le FN et l'ultradroite de la majorité présidentielle - et des radicaux jusqu'au-boutistes opposés à toute conformisation de la droite nationaliste et identitaire.

Jean-Yves Camus
Correspondant français de RésistanceS.be

Stratégie des Forces nouvelles


France, fin des années 1970, affiche du Parti des forces nouvelles, une dissidence du Front national de Jean-Marie Le Pen – Archives Article 31

Le tournant stratégique actuel du Bloc identitaire se rapproche de celui opéré au milieu des années 1970 par le Parti des forces nouvelles (PFN). Le PFN était une dissidence du Front national français rassemblant les purs et durs de l'extrême droite de l'époque, venant du mouvement Ordre nouveau, mais préconisant – pour arriver au pouvoir ! - une alliance avec la droite républicaine et libérale. Les radicaux du PFN apporteront ainsi un soutien actif au président Valéry Giscard d'Estaing, contre François Mitterrand et Jean-Marie Le Pen !

La stratégie adoptée par le Bloc identitaire n'est pas étonnante. Depuis un certain temps, il s'est rapproché du cercle Polémia, pseudopode du Club de l'Horloge, un cercle de réflexion défendant un corpus national-libéral et un front uni des différentes droites contre la gauche. Ce n'est pas pour rien que le chef de file de Polémia est au programme de la Convention identitaire, organisée à la mi-octobre dans la ville d'Orange par le Bloc identitaire.

Ce dernier se positionnait jusqu'à récemment comme étant un mouvement rebelle anti-système. Il démontre que l'extrême droite par intérêt peut, dans un contexte particulier, changer radicalement de position et se «normaliser» afin de s'intégrer dans le paysage politique. S'agit-il d'une stratégie opportuniste ou la preuve de la fausse nature «révolutionnaire» de l'extrême droite dite «radicale» ? Sans doute, il s'agit de ces deux hypothèses à la fois. Ce choix d'alliance stratégique avec Jacques Bompart, maire d'Orange élu sous l'étiquette du Mouvement pour la France mais souhaitant rompre avec lui, aurait aussi pour raison le souhait d'occuper le créneau laissé vide par l'alliance MPF-UMP et le déclin du FN.

Manuel Abramowicz




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